L'art totalitaire: réalisme socialiste et art national-socialiste

Lénineassis par Merkourov  à l'exposition de 1937.
Staline par Merkouvov ( qui fera aussi une version "assis") et en arrière plan les stakhanovistes de Deïneka. à l'exposition de 1937
Dans d'autres tableaux Deineka montre un vrai sens du mouvement (les marins de Sebastopol)  et un certain modernisme (la défense de Petrograd)
Staline et les chefs de Guerassimov à l’exposition de 1937
Guerassimov fait des "photographies". 
Le projet du Palais des soviets.
Sa construction, arrêtée par la guerre, entraînera la destruction de la basilique du Christ Sauveur.
Les fondations serviront longtemps de piscine aux moscovites puis ... on reconstruisit la basilique à l'identique.
L'ouvrier et la Kolkhozienne de Moukhina avec au premier plan les nations de L'URSS.
Au pavillon de la république espagnole Picasso expose Guernica
Le maréchal Youkov par Iakolov
Lénine proclamant le pouvoir de Serov, avec et sans Staline
Sous Staline on fit disparaitre des peintures les personnages gênants: Trotski, Boukharine, Zinoviev, Kamenev,..
Durant la déstalinistion, Staline disparait à son tour.
La manipulation des tableaux et des photos n'est pas propre au PC de l'URSS, on en trouve un exemple dans les versions successives de "fils du peuple", la  biographie  de M Thorez..
Maquette du nouveau Moscou
Au fond, le palais des soviets
Le concours pour le palais est lancé en  1931, alors que  la "normalisation"  n'était pas encore achevée, et il y eut des projets "modernes" dont ceux de   Le Corbusier et de Gropius
La défense de Petrograd Deïneka 1928
C'est ce que je trouve de plus "moderne" dans la production officielle,  Deïneka évoluera ensuite ...
En 1987 les choses ont peu changé.
Le sculpteur Ivan Misko faisant le buste de l'athlète olympique Medvev.




Hitler à l'exposition de l'art dégénéré à Munich
Hitler à l’exposition de l'art Allemand à Munich
Hitler avec Speer examinant la maquette du pavillon allemand de l'exposition de 1937 à Paris.
A l'entrée du pavillon on pourra lire dans un médaillon une citation d'Hitler " Kunst ist eine erhabene und zum fanatismus verpflichtende mission" ( L'art est une mission  sublime exigeant du fanatisme)
Panneau du pavillon allemand de l'exposition de 37.
Parade devant l'Altes Museum à Berlin  en 1937
Aquarelle d'Hitler. On s'attend à un peintre tourmenté mais on voit de calmes paysages, des église, des fleurs et quelques silhouettes féminines:  les œuvres d'un peintre conventionnel appliqué.
Au contraire de la peinture soviétique les paysages sont présents dans la peinture nazie, ils sont plus grandioses et tourmentés que ceux du Fuhrer, ils doivent traduire l'âme du pays allemand. .
Peinture de Felix Albrecht.
La mort est peu présente dans la peinture soviétique de propagande. Elle est acceptable, le sacrifice des uns justifie l'effort des autres, pour la peinture nazie
Les quatre éléments ( le feu, la terre, l'eau, l'air) de Ziegler 
Le nu est possible dans la peinture nazie, pas dans la peinture soviètique
Maquette du nouveau Berlin (Germania). Au fond, au Nord,  la salle du peuple. Au Sud la gare, seul édifice d'esthétique "moderne"
A l'exposition de  1937 à Paris, de part et d'autre du Trocadéro, se dressent les pavillons Allemands et soviétique.
C'est une confrontation de deux rivaux mais chacun utilise une esthétique très similaire. Les pavillons sont néo-classiques et la décoration et la peinture réalistes. Les chefs, Hitler et Staline, sont également glorifiés dans leurs sanctuaires respectifs.
La ressemblance entre les deux formes "d'art totalitaire" est troublante pour un candide et les textes simples sur le sujet sont assez rares: c'est la raison de cet article sur les beaux-arts.


L'URSS

La décennie avant 1917 a vu la floraison d'un nouvel art russe : premiers tableaux abstraits de Kandinsky en 1910, Malevitch proclame les principes de l'abstraction géométrique (suprématisme)  en 1913, Tatline crée ses premiers "tableaux reliefs".
La révolution russe affirme une rupture avec le passé qui enthousiasme les artistes d'avant garde.
Malevitch considère que "le cubisme et le futurisme constituent l'équivalent artistique des mouvements révolutionnaires" et déclare qu'"un pas de vis abîmé est plus grave que la destruction de la basilique du Christ sauveur" .
L'art russe post révolutionnaire est futuriste, constructiviste, productiviste, mouvements similaires se fixant la tâche de créer l'environnement de la société future. Les artistes se groupent dans diverses institutions concurrentes mais ne peuvent guère "réaliser" dans une Russie exsangue. La principale production est l'affiche de propagande.
Les critiques d'élitisme et et de relents bourgeois commencent à poindre.
La direction du parti va tout d'abord s'appuyer sur l'exemple du  mouvement des ambulants, les Peredevijniki   - qui proposaient à la fin du XIX e siècle une peinture académique russe et populaire - pour montrer la voie correcte que doit emprunter l'art au service du régime.
Dans cette ligne, l'AKHRR (association des artistes de la Russie révolutionnaire) va être chargée,  à partir de 1922,  de représenter les "grandes transformations survenues après la révolution d'Octobre"; Elle se consacre  aux épisodes de la révolution, aux portraits des chefs et à l’exaltation des ouvriers et des paysans.
L'avant garde tente de réagir et en 1923 Maïakovski essaye de l'unifier en créant le "front de gauche de l'art"
En 1925 une résolution du comité central rappelle que "l'art doit être compréhensible par tous".
Les artistes de L'AKHRR -Brodsky, Guerassimov,..-    triomphent.
Les expositions "15 ans d'art soviétique" et " 15 ans de peinture de l'armée rouge" ont lieu à Leningrad en 1932 puis à Moscou en 1933 (expurgées des "tendances formalistes").
En 1934 se créé l'union des écrivains (1). Celle-ci va servir de modèles aux autre unions: pour être artiste il faut faire partie d'une union. L'AKHRR  change de nom et devient la seule union reconnue.
L'artiste a trois sources de revenus possibles: la commission des voyages, un contrat avec la coopérative des artistes, la  vente directe  à des  "clients"  sous contrôle de l'état (armée rouge, usines, clubs,..)
En 1939 sont distribués les premiers  prix Staline qui vont permettre de récompenser les artistes "dans la ligne".
La normalisation de l'art est alors achevée, la nature de la production artistique sera inchangée  jusqu'à la dislocation de l'URSS en 1991 malgré quelques "ouvertures" après la mort de Staline.


Le premier sujet est le portrait des chefs.(2)
Dès 1918 Brodsky entreprend des portraits de Lénine, bientôt suivi par Guerassimov ( Lénine à la tribune). Maliotine entreprend le portrait de Fourmanov , Ensuite presque tous les peintres font le portrait de Staline:  Rechetnikov (Staline dans son bureau) Tchourpine (le matin de notre patrie),Vladimisrkij (des roses pour Staline) Guerassimov (le généralissime Staline, Staline et Vorochilov au Kremlin), Finoguenov ( Staline au front)...
La vie de Staline inspire des tableaux qui rappelle .. la vie du Christ (Grezelichvili, la  jeunesse de Staline.Sokolov-Skalia, Staline en exil,..)

La glorification de l'armée rouge et du parti vient ensuite avec Ioganson (interrogatoire des communistes), Petrov-Vodkine ( mort du commissaire), Sokolov-Skalia (la salve de l'Aurora),  Deïneka (les marins de Sèbastopol, la défense de Petrograd), S Tchouikov  à la frontière), Nisski (la défense de Moscou),  Guerassimov (la mère du partisan), Iakovlev (le maréchal Youkov), Koukrynisky (la fin), Khemelko (le triomphe de notre patrie)
Certains personnages sont choisis comme héros symboliques. C'est le cas de  Pavlik Morozov peint par Tcherbakov (ce jeune héros  trahit son père pour le parti et est assassiné. C'était aussi le sujet du pré de Béjine d'Eisenstein), ou de Tania dont l’exécution est peinte par Koukrynisky
(la jeune partisane y contemple fièrement ses bourreaux ).
La guerre provoque l'intéret pour les épisodes héroïques du passè: Korine (Alexandre Nevski)
L'ouvrier et l'industrie sont exaltés: Kotov (haut fourneau), Ioganson (dans une usine de l'Oural), Riajli (Stakhanov) , Iakolev (les transports fonctionnent à nouveau (3))
On peint aussi la campagne heureuse: Iobonskaä (le pain), Morosov (le bureau de campagne), Plastov (fête Kolkhozienne), Gaponenko (déjeuner avec les mères).
Il existe aussi des scènes de genre au sujet rarement complètement "gratuit" : , le métro de Moscou par Orlova, le nouvel appartement par Laktionov, Tatchanka (course de chariots) par  Grekov.
Les paysages sont plutôt rares mais Nalbandian représente le genre  de même que  Pyotr Konchalovky (auteur de nombreux "lilas").(4)

Les sculpteurs produisent d’innombrables figures de Lénine et de Staline: Vouchetitch (Staline sur le canal Volga-Don), Merkhourov (Staline à la grande exposition soviètique), Manizer (Lénine àOulganovsk), Tomsky (des Lenine(s), défense de Leningrad). Moukhina crée  surtout l'ouvrier et la kolkhozienne (aujourd'hui au  centre panrusse des expositions).

Si en architecture les projets sont nombreux (5), les réalisations effectives se situent à Moscou - 7 gratte-ciel (les 7 sœurs) , métro, université, bibliothèque Lénine, Théâtre de l'armée rouge (Trotzky), mausolée de Lénine et de Staline (Chtchoussev) L'utopique Palais des Soviets, de 400m de hauteur, qui devait clore une perspective triomphale, ne verra jamais le jour. On peut ausi citer l’institut Marx Engels de Tiflis (Chtchoussev), le palais des soviets de Kiev (Zabolotny).
Notons aussi le "cadeau" de Staline à la Pologne: le palais de la culture et de la science de Varsovie (Roudnev).

L'Allemagne

L’expressionnisme est né en Allemagne au début du XX e siècle, contrairement aux mouvements russes ce n'est pas un mouvement révolutionnaire, tout au plus souhaite t'il le renouveau de l'individu .
Le dadaïsme se développe logiquement en Allemagne après l'absurdité de la première guerre mondiale et prend des positions politiques révolutionnaires. Gropius et Feininger signent le manifeste socialiste du groupe Novembre qui conduira au Bauhaus.  Les spartakistes échouent en 1919 dans leur tentative de prise du pouvoir.
Après 1923 le mouvement de la nouvelle objectivité, dont les représentants majeurs sont George Groz -venu de l’expressionnisme-  et Otto Dix et Max Beckmann - venus du dadaïsme -.a un caractère ouvertement social.
Dans les années 30, Rosenberg, l'idéologue du parti, traite tous ces mouvements de Kulturbolschewismus.
Des 1933 Hitler déclare qu'il va "assainir la vie publique .... et entreprendre une purge morale des corps constitués de la nation", il créé en septembre  le Reichkulturkammer sous l'autorité de Goebbels, cette chambre va diriger la vie artistique du pays..
Il définit  en 1935  à Nuremberg "sa conception de l'art "qui  n'est ni une mode, ni une succession dénuée de sens "d'ismes" ....mais exprime l'âme et les idéaux de la communauté."
"La force par la joie" est l’organisation chargée des loisirs des travailleurs, ce sera le plus gros consommateur de l'art allemand.
En 1936 Goebbels interdit la critique d'art car "seuls le parti et l'état ont le droit de définir des critères conformes à la conception national-socialiste".
"L'exposition de l'art dégénéré" ouvre à Berlin en 1936 puis à Munich en 1937 ou Hitler inaugure "la maison de l'art allemand". (6)
La normalisation de l'art national-socialiste est alors achevée, elle durera jusqu'à la défaite  du Reich en 1945.

Comme en URSS on trouve d'bord le portrait du chef: Lanzinger( Hitler en chevalier à cheval), Erler (portrait en pied avec une statue colossale en arrière plan), Knirr ( portrait officiel)
La prise du pouvoir par les nazis donne lieu à d'assez mauvais tableaux: Hoyer (au commencement était le verbe), Schmitt ( le putsch de Munich).
L'héroïsme des combattants  donne lieu a des tableaux innombrables parmi lesquels se détachent  les œuvres d'Elk Eber  et de Albrecht (citons aussi Tscheh, Freitag, Nordmann, Schiebe, Padua, Hoyer, Liska)
Le passé allemand donna lieu à de grandioses tableaux de combats: Peiner (Marienburg, Teutoburg, les 5 tapisseries de la nouvelle chancelerie), Kampf ( combat pour le drapeau), Stager (repousser l'agression de l'Est).
L'industrie donne lieu à beaucoup moins de tableaux qu'en URSS: Gessner ( usine), Jorzig (industrie lourde)
Les scènes paysannes veulent montrer les racines terriennes - la "technologie" agricole est donc absente des peintures au contraire de celles de l'URSS - : Wissel ( famille paysanne du Kalenberg), Martin-Amarbach (le semeur)
On réalise des portraits de types ariens: Padua (Jeune fille des Jeunesses Hitlérienne), Dielmann (Jeune des JH)
Les scènes de genre au thème "orienté" existent comme en URSS mais sont moins nombreuses: Padua (le fuhrer a parlé)
Le nu n'est pas bani de la peinture nazi car il permet de montrer la force et la santé (7) : Ziegler (le jugement de Paris, les quatre éléments), Saliger (le jugement de Paris), Hilz (Venus).
L'autre différence avec l'art soviètique est que les  paysages -néo romantiques - sont nombreux: Graf ( Limburg), Weidinger (Braunauam Inn, leonding).

La sculpture se doit d'être monumentale, d'exprimer la puissance de la race : Arno Breker (8) (le parti, l'armée (situés à l'entrée de la nouvelle chancellerie), la volonté, le vainqueur, le protecteur), Joseph Thorak (groupe camaraderie de l'exposition de 37)

En architecture Speer eut un projet grandiose pour Berlin mais les réalisations effectives sont le stade de Nuremberg, le mémorial du putsch de Munich, la nouvelle chancellerie, la maison de l'art allemand de Munich

Nazisme et Communisme 

Le communisme a pour but la victoire d'une classe et le nazisme celle d'une race.
Ils ont en commun le désir de  construire un homme nouveau en s'affranchissant de la morale "traditionnelle", la fin justifiant les moyens.
Les deux mouvements sont donc opposés qu'en à leurs buts mais réunis par la même volonté de balayer l'ancien monde.
Leurs relations vont donc être une alternance de luttes et de rapprochements
Goebbels dans son article "National-socialisme ou Bolchévisme" de 1925 (9), écrit "à un ami de gauche", tendait la main aux communistes " nous qui luttons honnêtement pour la liberté.. nous nous  faisons la guerre sans être vraiment ennemis".

Ressemblances et différences

La normalisation de l'art a lieu en URSS et en Allemagne entre 1932 et 1935, les tableaux  dégénérés sont décrochés des galeries officielles et  même vendus s'ils sont de peintres étrangers.
Sur le plan esthétique les productions des deux régimes sont similaires.
On représente le chef s'adressant à des foules conquises, des épisodes de la prise du pouvoir, des hauts fourneaux fumants, des ouvriers enthousiastes et des paysans heureux.

Du  temps de la peinture académique   les peintres se cooptaient (en France par l'intermédiaire des salons et des grands prix de Rome)  et  la critique avait peu d'influence. 
Le même système, en beaucoup plus rigide, va s'installer en URSS et en Allemagne par le biais des unions et des prix d'état.  
La peinture académique avait une hiérarchie des genres: "grand genre" (histoire, sujets religieux, mythologie), scènes de genre, portrait, paysage, nature morte.
Pour la peinture totalitaire le "grand genre" comporte les portraits de chefs et l'histoire du mouvement, les scènes de genre doivent être optimistes, exalter la réussite du régime, le paysage et la nature morte sont hors sujet pour l'art soviétique mais présents en Allemagne pour montrer l'âme du pays.
Le style "photographique"  est plus présent chez les peintres soviétiques (Guerassimov), les peintres allemands jugent tout de même qu'il s'agit d'une conception simpliste de la peinture.
Le nu est absent chez les peintres soviétiques  mais présent chez les peintres allemands pour montrer la force et la beauté de l'homme.
Lorsqu'il s'agit de pure propagande il n'y a guère que des différences d'uniforme entre les deux formes artistiques mais la peinture du IIIème Reich me semble plus romantique et symbolique dans le traitement du pays et du peuple  que l'art soviétique  tourné vers l'industrie et l'agriculture productiviste

En matière d'architecture les deux systèmes adoptent une esthétique "néo-classique". L'ossature des bâtiments peut être en acier mais elle doit être cachée par des parements de pierre. Il faut faire grand, impressionner, tel est l'idée du "palais des soviets" ou du "nouveau Berlin".
  1. L'icone de l'époque est Gorki qui avait quitté l'URSS en 1921 mais qui rentre comblé d'honneurs. La section littérature du pavillon de l'URSS de  l'expo de 1937 à Paris sera consacrée à Gorki et à Pouchkine.
    Staline est peu intéressé par la culture, c'est Jdanov qui aura la haute main sur la culture soviétique.
    L'académie des Beaux-arts de l'URSS ne sera créée qu'en 1947
  2. Dans ce domaine il va falloir suivre les réécritures successives de l'histoire: par exemple Trotski ne sera plus le créateur de l'armée rouge et devra être effacé de tous les tableaux. 
  3. Si on ne lit pas le titre on croit voir une scène du type "la gare St Lazare" de Monet
  4. Ils ont  le gros intérêt d'avoir produit beaucoup de tableaux toujours vendables de nos jours.
  5. Si Staline n'est pas très intéressé par l'art, il aime l'architecture grandiose et supervise personnellement les plans de Moscou. Formes pyramidales, couronnements majestueux, colonnades, sculptures gigantesques sont les caractéristiques de l'architecture Stalinienne à coté de laquelle celle du Reich parait plus épurée
  6. L'art dégénéré eut beaucoup de visiteurs que l'art allemand bien qu'installé dans des locaux précaires alors que la maison de l'art allemand était somptueuse.
  7. La peinture soviétique se permet tout juste de présenter des "athlètes": Samokhalov (la jeune athlète), Deïneka (les pionniers de Crimée)
  8. Breker était l'élève de Maillol et il servira d'intermédiaire pour demander au maître un monument pour  Grunewald en 1943
  9. "Nationsozialismus oder Bolschwismus" NS-Briefe Oct 1925. D'ailleurs pour les communistes allemands de l'époque  l’ennemi n'est pas le NSDAP mais la démocratie, donc les socialistes.

Sites et références