L'alsacien Josué Heilmann voulut reproduire "ce que font les mères lorsqu'elles démêlent la chevelure soyeuse de leurs enfants". La peigneuse fut construite en 1845 par Schlumberger mais ce fut la firme anglaise Hetherington & sons qui en eut longtemps le monopole.
La peigneuse est , après le renvideur, la machine la plus complexe d'une filature.
 |
| Réunisseuse Dobson |
 |
| Principes de la réunisseuse: elle créée une nappe à partir de plusieurs pots de carde avec ou sans étirage. |
Préparation des nappes
Pour préparer le coton à filer on utilise différentes machines (décrites ici); la carde essaye de paralléliser les fibres mais elles sont encore enchevêtrées. C'est suffisant pour les qualités courantes mais pour obtenir un bon fil il faut peigner.
Pour préparer le peignage il importe d'avoir des nappes homogènes avec des fibres bien rangées,
On utilisa d'abord une réunisseuse formant une nappe de 20 cm à 30 cm de large pour la peigneuse à partir d'une vingtaine de rubans de carde.
La réunisseuse "Derby", introduite par la firme Hetherington, a une table en V . Elle travaille à partir de 20 à 60 pots de carde et délivre généralement une nappe de 55 cm
On ajoutera plus tard une réunisseuse étireuse à surfaces gauches qui prend 6 nappes, les réunit en les étirant 6 fois pour obtenir une nappe plus homogène.
 |  |
| Etireur nappeur Hetherington | Peigneuse Platt |
La peigneuse
Supposons une mèche de coton retenue entre les doigts; faisons entrer dans la partie libre un peigne. Si lorsque le peigne a traversé l'épaisseur des fibres on imprime un mouvement en avant en l'écartant du point de pinçage, il entrainera avec lui les impuretés et les boutons ainsi que les fibres trop courtes dont l'extrémité ne sera pas maintenue par les doigts. Le peigne parallélise et redresse les fibres jusqu'au bout de la mèche. A ce moment on introduit un nouveau peigne près du point de pinçage et on ouvre les doigts libérant la mèche que l'on attire par son autre extrémité. La partie pincée sur laquelle n'a pu agir le premier peigne passera au travers du second peigne et on recommence le processus.
Figure 1: les cylindres alimentaires F ont poussé en avant entre les pinces une longueur convenable de coton. Les pinces G H se ferment alors, les aiguilles du peigne circulaire sont en position pour commencer le peignage. Ce peigne a une vingtaine de rangées d'aiguilles: d'abord de fortes et longues aiguilles puis des aiguilles de taille et de longueur décroissante. Les aiguilles les plus fortes ouvrent le coton et les préparent à passer dans le "filtre" des aiguilles de plus en plus fines.
Figure 2: la tête de mèche est peignée, toutes les fibres courtes, les boutons ont été enlevés par le peigne qui va être nettoyé par la brosse circulaire et un rouleau à aiguilles à son tour nettoyé par une peigne oscillant (voir la figure ci-dessous).
Figure 3: la mèche peignée est rattachée aux mèches précédentes (à la nappe). Les cylindres D ont tourné en sens inverse pour présenter une portion de nappe. Le cylindre E a été poussé sur la portion cannelée C et a saisi la tête de mèche, la portant en avant pour la rattacher. Juste avant la pince s'ouvre et le peigne fixe T descend sur la nappe de façon à ce que pendant que le cylindre E emporte le coton, le peigne pénètre dans la mèche et commence à la peigner.
Figure 4: le cycle se termine. Les cylindres E D D ont emmené la nappe et les cylindres F F ayant livré du coton, la pince F F se referme.
 |
| Coupe d'une peigneuse "duplex" qui effectue deux peignages par tour. Notez la brosse de nettoyage et son peigne oscillant. |
 |  |
| Peigneuse Hetherington | Mécanisme d'une peigneuse Hetherington |
Termes utiles
- Heilmann comber: peigneuse Heilman.
- Sliver: pot de carde
- Lap: nappe
- Sliver lap machine: réunisseuse
Sites et références
- Coton combing machines. Thornley 1901
- Catalogues Hethrington, Curtis, Platt
- Filature du coton. Haeffelé, Dupont, Flamand
- Traité théorique et pratique de la filature du coton. Lamoitier 1926
- Josué Heilmann