La télé des années 50 et 60: le reportage

Le reportage utilisera d'abord des caméras de cinéma dont on relisait le film une fois développé avec un télécinéma.
Car de reportage 4 caméras
Antennes relais TM 110 équipées de klystrons reflex 7GHz
ID avec camèra orthicon 
Caméra vidicon et émetteur
Vidicon RCA 7038 et zoom 20/80mm
developpés par Joseph Polonsky et utilisés par CBS dès 1956
hélicoptére de reportage 
ID avec caméra vidicon en 1962
ID de reportage en 1967
Les grosses caméras videos vont sortir du studio pour assurer des reportages en direct.

Les années 50 sont le règne de Jean Darcy , directeur des programmes de 52 à 59, qui veut "jouer le direct".

Il faut  d'abord pour l'extérieur  des grosses caméras à tube orthicon qui seules ont une sensibilté suffisante.
Elles se connectent  à un car de reportage  Renault ou Chausson de 15 tonnes. Celui ci  consomme 15 KWh et doit se brancher sur le secteur ou sur un groupe électrogène impérativement synchronisé au secteur.
Le car contient une régie  pour  4 caméras ( au début des studios des Buttes Chaumont ce sont ces cars garés dans le bâtiment qui vont servir de régie).
Un autre camion relais transmet l'image au centre de distribution d'images de Cognaq Jay grace à un émetteur hyperfréquence de 1 W.
A Paris la réception est assurée par des antennes paraboliques placées sur la tour Eiffel et dans le campanile du Sacré Coeur. Pour les reportages plus lointains, comme les 24 heures du Mans, on utilise des antennes relais CSF.
Un ensemble de reportage plus léger est constitué par une Citroen ID break portant à l'arrière son groupe électrogéne.

A la fin des années 50 on developpe une caméra légére à tube vidicon associée à un émetteur mobile de 5W.
Un  probléme de l'époque est d'assurer la synchronisation ligne lors de la commutation d'images  ( précédemment assurèe par la connexion au  secteur). La base de temps du car est donc asservie à celle du mobile
Ce système est monté sur une ID avec un groupe électrogéne 28 V  d'un 1KWh. Ses premières sorties sont pour le Tour de France.

Pour le tour 1959 l'équipement et monté sur une moto.

Le système est aussi installé  sur hélicoptère puisque l'antenne n'est pas directionnelle.
L'hélicoptére est aussi utilisé comme relais. Dans ce cas l'émetteur est un 50W  avec une antenne qui pointe sur l'hélicoptére, en vol stationnaire, contenant un répèteur.

En 1965 l'ORTF équipe une  Citroen ID avec un magnétoscope Ampex VR1500 à enregistrement hélicoidal pour les reportages en différé.

La relecture des reportages enregistrès sur magnétoscope pose un petit probléme au présentateur du journal télévisé car les magnétoscopes RCA TR22 des Buttes Chaumont demandent 10 s pour se stabiliser en vitesse. Le présentateur appuie donc sur une pédale 10s avant de lancer la séquence.

Albert Ollivier devient directeur des programmes de la RTF en 1959, il soutiendra l'emploi du matèriel cinématographique léger en particulier pour les reportages de " cinq colonnes à la une".

Le reportage différé va  bénéficier de l'apparition vers 1960 de la caméra de cinéma 16mm  Éclair NPR ( noiseless portable reflex) Coutant . Cette caméra est silencieuse et son moteur est contrôlé par quartz, le défilement est donc parfaitement régulier ce qui permet la synchronisation du son enregistré par exemple sur un Nagra ou un UHER 4000 modifiés pour accepter de la bande magnétique avec perforations.

Les reportages en direct destinés à d'autres pays posaient le probléme des relais et celui de l'incompatibilté des standards.
Le premier reportage trans-manche date de 1952: il s'agissait de faire découvrir la France aux anglais.
Le reportage était tourné en 819 lignes et la conversion assurée par une caméra 405 lignes filmant un écran 819 lignes ( à la manière du kinescope). La transmission était assurée par 5 relais radio en France et 3 en Angleterre.
Le meme système sera utilisé en 1953 pour le couronnement d'Elizabeth II, évenement qui entraina la première vague d'achat  de téléviseurs.

La visite de la reine à Paris en 1957 sera filmée en direct par un double système de caméras 819 lignes et 405 lignes.

Il faudra attendre 1962 pour que Telstar permette la première liaison directe entre la France et l'Amérique.
Signalons que l''antenne de Pleumeur-Baudou est de technologie purement américaine.
Moto de reportage et car relais 
Car régie et camionnette relais 

Sites et références 




Les premiers reportages en direct

En 1934, le premier car de reportage allemand en 180 lignes.
Les jeux olympiques de Berlin en 1936 seront retransmis en direct par câble dans les grandes ville allemandes. La réalisation pour le cinéma et la télévision est confiée à Leni Riefenstahl  qui dispose d'un budget illimité et de 30 caméras  munies du nouveau téléobjectif Telefunken 
Premier reportage en direct à l'exposition internationale de Paris en 1937. Le palais de la radio abritait les équipements français. Les démonstrations furent perturbées par des grèves et par un sabotage du câble HF de la tour Eiffel.
Le pavillon allemand avait  des démonstrations plus convaincantes de télévision. Il y avait un studio   assurant la projection par ce que l'on appelle maintenant un vidéoprojecteur d'images d'un télécinéma ou d'une caméra 375 lignes située sur le toit. Deux cabines de "phono-télévision" permettaient de dialoguer et de se voir à distance.
Le tout premier car français 819 lignes 2 caméras en 1949, en novembre l'émetteur de la tour Eiffel est opérationel.
La même  année,  aux USA, la télévision s'installe vraiment avec les émissions quotidiennes des  réseaux ABC, CBS, NBC et DMN
Déjà à la  New York world Fair de 1939 le hall de la télévision recevait 50000 visiteurs par semaine pour des émissions de 10mn produit par le studio mobile de NBC avec du matériel RCA
La première arrivée des 6 jours au Vel d'Hiv en 1952.
Sabbagh avait fait installer des projecteurs qu'il fallu démonter car trop éblouissants. Une toute nouvelle caméra à tube orthicon débarquée d'Amérique sauva la situation.
Les premières 24 heures du Mans en 1954La première arrivée du tour de France en 1954