1931
René Barthélémy présente le premier programme français de télévision dans l'amphithéâtre de Supelec à Malakoff devant 800 invités (3 séances ?).La camera mécanique ne repose pas sur le disque de Nipkow mais sur des miroirs tournants. L'image a 30 lignes et l'écran 30 x 40cm l'émetteur est situé dans l'usine de Montrouge de la Compagnie des Compteurs (CdC). Suzanne Bridoux est la première speakerine.
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René Barthélémy Ingénieur Supelec, devient chef du laboratoire sur la télévision de la Compagnie des Compteurs à Montrouge en 1929. Handicapé, il doit toujours avoir une canne ou des béquilles.. | Récepteur de télévision mécanique à disque de Nipkow La première démonstration de télévision en 1931 utilisera une caméra à miroirs de Weiller |
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Le public attentif dans l'amphithéâtre de Supelec à Malakoff. A gauche Barthélémy et sa canne. | Suzanne Bridoux était dans le noir, l'analyseur à miroirs situé dans la fenêtre centrale balaye son visage, l'intensité lumineuse résultante est captée par les 4 cellules photoélectriques situées autour de la fenêtre. le micro est à droite. Après la présentation en direct de cette première speakerine on diffusa un court métrage de 20mm "L'espagnole à l'éventail". |
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Roue de Weiller Un pinceau lumineux réfléchi par des miroirs tournants d'inclinaisons différentes permet l'analyse de l'image (à condition que le sujet soit dans l'obscurité) et permet la restitution si les deux appareils sont synchrones. | Principe de la démonstration de 1931 dans la revue générale d'électricité en 1939. On voit deux roues de Weiller d'analyse et de restitution. En vérité l'analyse se fait bien par roue de Weiller mais la restitution s'effectue par disque de Nipkow |
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Récepteur Barthélémy à roue de Nipkow. La synchronisation image se fait à l'aide d'un top qui déclenche une lampe au néon | Télécinéma Barthélémy à disque de Nipkow Devant une fente horizontale fixe défilent des fentes radiales sur un disque. La composition du mouvement des fentes et celle du film entraine le balayage. |
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Marius Lamblot, l'assistant de Barthélémy, à Montrouge | Barthelemy à Grenelle |
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L'expérience de visiotéléphonie entre les Galeries Lafayette et le Matin | En haut l'émetteur à disque de Nipkow, en bas le récepteur à miroirs tournants |
1935
Les radios privées s'intéressent à la télévision. Le Poste Parisien et Radio Lyon font des essais..
Depuis l'école supérieure des PTT de la rue de Grenelle est diffusée le 26 avril le première émission officielle en 120 lignes par René Barthélémy. Beatrice Betty, compagne du ministre Georges Mandel, et actrice raconte sa tournée.
Fin 1935 c'est un programme en 180 lignes qui est diffusé par l'émetteur de la tour Eiffel et reçu dans six petites salles à Paris. Il y a un ballet de deux danseuses, Sacha Guitry,.. la speakerine est Suzy Winkler.
La compagnie française de télévision est crée en 1936 à parts égales entre la CdC et la CSF.
L'Emyvisor , poste 180 lignes ( Paris PTT, Poste Parisien) et 240 lignes (télévision Grammont) de René Barthélémy, est disponible dans le commerce au prix d'une voiture neuve. Le Visiodyne de Marc Chauvierre, poste 180 lignes (radio Lyon) avec écran 7x5 cm, est commercialisé en kit. Grammont produit un téléviseur avec un écran 20x20 cm double standard: 180 lignes et 240 lignes avec balayage entrelacé. On note aussi Sannier avec la visiolette (sans son) et le télécinésonor ainsi que Radio L. L et Radio Industrie qui construit les appareils d' Henri de France et Cahen..
Le Haut Parleur et les revues scientifiques comme la Science et la Vie ou la Nature s'intéressent à la télévision.. Télevision magazine est fondé en 1935
1937
Dès janvier Radiovion PTT propose des programmes réguliers de 20h à 20h30 avec un nouvel émetteur à la tour Eiffel en 455 lignes. Suzy Winkler est la speakerine.
L'iconoscope permet la construction des premières caméras électroniques.
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L'iconoscope de Vladimir Zvorykine est le premier tube analyseur d'images électronique . Une mosaïque photoélectrique est balayée par un faisceau électronique | Montage dans une caméra de l'iconoscope |
A l'exposition universelle de Paris le Palais de La Radio propose (après bien des difficultés avec les syndicats) un programme journalier d'une heure. Le matériel choisi est Thomson qui n'est que l'importation de matériel anglais EMI. Radio Industrie fournira tout de même une partie du matériel.
Fort de leur expérience des jeux Olympiques, le pavillon allemand propose des émissions de télévision et même un visiophone. Le matériel est Telefunken 375 lignes.
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Le pavillon de la radio de l'exposition internationale de 1937. Si l'extérieur est réussi, l'intérieur est jugé triste et mélancolique. Avec beaucoup de difficultés, et même un sabotage du câble de la tour Eiffel, il présentera des démonstrations de télévision | Le modeste studio du pavillon de la radio. Signalons qu'à l'exposition de Bruxelles en 1935, la télévision avait son propre pavillon. |
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Prise de vue depuis le toit du pavillon de la radio de l'exposition Universelle de 1937. Caméra Thomson à viseur optique, l'originalité est le câble de 300 m entre la caméra et le répéteur. | Le visiotéléphone du pavillon allemand. On faisait aussi des interviews des visiteurs. Le responsable allemand écrit dans ses souvenirs qu'il y avait trop souvent des dialogues du type "Que pensez vous du pavillon allemand ?" "Il n'est pas mal mais le pavillon soviétique est mieux. Vive Moscou !" . Il fallu trier les candidats . |
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La caméra du visiotéléphone du pavillon allemand est mécanique mais le disque de Nipkow. est remplacé par un plateau entrainé à 50 t/s comportant Une rangée de 180 objectifs en spirale qui analysent l'image. Le système peut servir aussi de télécinéma. Dans ce cas on fait défiler le film et c'est la rangée supérieure circulaire qui fait l'analyse. (S et V 1 décembre 1937) . | Télécinéma à iconoscope du pavillon allemand Le film défile en continu. Un plateau de miroirs oscillant suit 3 images successives du film et renvoit cette "moyenne" sur l'iconoscope. Ceci permet de supprimer le scintillement. La Science et la Vie écrit que la télévision allemande surpasse toutes les autres. |
1939
Arrêt des programmes de la tour Eiffel , il n'y avait qu'une bonne centaine de téléviseurs capables de les capter.
Henri de France devient ingénieur en chef à Radio Industries à Lyon.
1943
Magic City, près du pont de l'Alma, était un parc d'attractions détruit en 1928. Il en restait des salles de bal. En 1943, elles sont réquisitionnées, ainsi qu'un garage et une pension de famille , rue Cognacq Jay, pour créer une télévision pour les soldats allemands blessés soignés dans les hôpitaux militaires.
En novembre 43 la Fernsehsender (chaine TV) diffuse sa première émission depuis la grande salle de bal transformée en studio. Les caméras sont des Telefunken récupérées de Berlin ( ou il n'y a plus de télévision), l'émetteur est celui de la télévision française expérimentale de la Tour Eiffel, il y a 280 récepteurs.
Il y a jusqu'à 12h de programme par jour. Les émissions sont bilingues et les soldats se plaignent parfois de ne rien comprendre.
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La salle de balle de Magic City redécorée en 1930. Au début de la guerre on y donna des galas et il s'y est tenu des réunions du PPF | La salle de bal transformée en studio. La scène en V permet le recul des caméras |
L'entrée des salles de bal de Magic City | La scène, les artistes sortaient de la corne d'abondance. |
Variétés du Fernsehsender. On y trouve des clowns (dont Zavatta et les Craddocks),des jongleurs, des chanteurs. Gilles Margaritis est déjà réalisateur. Le responsable de la télévision, Hinzmann, n'est pas un nazi mais plutôt un aventurier. Joanne Langenegger, le responsable artistique, est un faux Suisse et vrai anarchiste allemand. Cette télévision permettra à certains d'éviter le STO grâce à des certificats de complaisance. | Le pianiste Peter Igelhoff. Il y avait un orchestre permanent de 24 personnes qui jouaient parfois .. du jazz Il y avait des speakerines dont le rôle , outre celui d'annoncer les émissions, étaient de lire des poèmes. On produisait de courtes pièces de théâtre souvent réalisées par Jean Michel (Léon Smet, le père de Johnny Halliday). |
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L'immeuble du 13-15 rue Cognacq Jay était une pension de famille: " la familiale de l'Alma" | Visite à Montrouge d'Alfred Bofinger directeur de Radio Paris et chef de Kurt Hinzmann, le responsable de la Ferneshsender |
Sites et références
- Histoire de la télévision française. J Mousseau et C Brochant
- Cognacq Jay 1940. T Kubbler E Lemieux
- La Science et la Vie et la Nature
- L'Illustration 5 septembre 1936
- DocTSF
- Les radios au temps de la TSF
- Early television museum
- Petite histoire de la télévision française