Exposition de 1798 au Champs de Mars 60 "arcades" en périphérie et au centre le temple de l'industrie Le jury, présidé par Chaptal, remis des prix à Breguet, Lenoir, Didot ... |
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Façade de l'exposition de 1849 au carré Marigny Les premières expositions étaient exclusivement industrielles, celle ci fut "exposition des produits agricoles et industriels" avec 4322 exposants |
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Plan de l'exposition de 1849. Notez l'importance des écuries 1.Étable, écurie. 2. Machines. 3. Produits chimiques.4. Métallurgie. 5. Industries Parisienne. 6. Horticulture. 7. Tissus . 8. Entrée principale. 9. Pavillons des gardes. 10. Fontaine. 11. Réservoir d'eau . |
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Le Kroll's Wintergarten, établissement de plaisir, recevra l'exposition de Berlin en 1844. Le bâtiment brûlera en 1851 |
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Plan de l'exposition de 1844 1.Télégraphe électrique. 2.Produits chimiques. 3. Porcelaine et bronzes. 4. Machines. 5.Quincaillerie. 6. Zinguerie. 7 · Orfèvrerie et bijouterie. 8. Lithographie. 9. Montres. 10. Couverts. 11. Instruments scientifiques. 12. Reliure. 13. Broderie. 14. Passementerie. 15. Soie et velours. 16. Fourrures. 17. Pianos. 18. Voitures. 19. Meubles. 20. Lampes. 21. Objets tournés 22. Tissus de laine. 23. Objets en cuir. 24. Chapeaux et articles en feutre. 25. Machines. 26. Voitures |
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Le bâtiment de l'exposition de Birmingham en 1849 |
Londres 1851 |
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Intérieur du Crystal Palace au niveau du transept. |
Le Hall du Zollverein au Crystal Palace En 1851 l'Allemagne n'est qu'une union douanière: le Zollverein. La confédération de l'Allemagne du Nord verra le Jour en 1867 sous la présidence du roi de Prusse |
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Le palais de l'industrie |
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Intérieur du palais de l'industrie. Au contraire de Londres les exposants peuvent afficher le prix des produits. |
Intérieur du Palais de l'Industrie. Notez le vitrail en fond de nef |
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Le trophée Canadien. La nef du palais de l'industrie renferme 40 trophées. Ce sont des empilements de produits autour d'une haute structure, ce type de présentation est très à la mode. |
Porte principale du palais |
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Le palais de l'industrie fut détruit en 1898 pour faire place au Petit Palais . On installa le groupe "la France couronnant le commerce et l'industrie" dans le parc de Saint Cloud. Notez que la France a perdu ses couronnes |
L'annexe en bord de Seine. |
Intérieur de l'annexe. Avant l'exposition de 51 la grande Bretagne avait eu soin de promulguer une loi sur la propriété industrielle, il en est de même en France le 2 mai 1855. |
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Plan de l'exposition de 1855. Le magasin de vente des produits exposés se situe dans le nouveau quartier François 1er |
Plan du Palais de l'Industrie en 1855 |
Façade du palais des Beaux Arts |
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Plan du palais des Beaux Arts |
C'est sous le directoire qu'une première exposition industrielle sera organisée au Champs de Mars.
Elles se succéderont ensuite: 1801, 1802, 1806, 1819, 1823, 1827, 1834, 1839, 1844, 1849.
Toutes ces expositions ne montrent que la production nationale et on envisage d'organiser des expositions internationales: "universelles"
Les événements de 1848 empêchèrent la tenue de la première exposition universelle en France et c'est à Londres que celle ci s'ouvrira en 1851.
La première exposition universelle française se déroulera en 1855.
Les expositions universelles deviennent ensuite à la mode: Londres et Paris à nouveau en 1862 et en 1867, mais aussi Moscou en 1872, Vienne en 1873, Philadelphie en 1876, Amsterdam en 1883, Anvers en 1885, Melbourne en 1888...
Evolution des expositions
La fonction première des expositions était de comparer les produits des différentes régions, puis des différents pays.Au Moyen age les expositions internationales étaient surement les foires de Champagne ou on échangeait les produits manufacturés du Nord contre les produits du bassin méditerranéen. Florissantes au XIIe siècle, les guerres, les épidémies et le progrès du commerce maritime eurent raison de ces grands rassemblements ou les produits de toutes les régions se confrontaient.
La révolution industrielle remet l'idée à l'honneur pour diffuser les nouveaux produits fabriqués par des machines.
En France on insiste sur les objets décoratifs, en Angleterre sur les objets "utiles" produits en grande série.
Avec les premières expositions universelles on compare aussi les machines qui ont servi a fabriquer les produits.
Il y a une multitude d'exposants mais peu à peu les grandes compagnies occupent de plus en plus de place pour le " prestige".
Les Beaux Arts s'invitent à l'exposition, peut être pour que l'opération n'apparaisse pas trop "mercantile".
On introduira ensuite des "expositions rétrospectives" et des "expositions d'économie sociale" (maisons ouvrières , articles bon marché,.. )
Les expositions serviront à faire connaitre les mœurs, les arts, des autres peuples. Le musée ethnologique du Trocadéro est fondé après l'exposition de 1878 et bien des mannequins qui y sont exposés proviennent des pavillons étrangers de l'exposition.
Les expositions oscillent ensuite entre fête foraine, éducation ou histoire populaire, confrontation des ambitions nationales ou commerciales. Le progrès des communications leur a enlevé leur but premier: faire connaitre les produits d'autres pays.
Au XXe siècle un nouveau thème apparaîtra: le "monde de demain", imaginé comme un futur radieux..
Les premières expositions industrielles en France
Les génois et les vénitiens ont été les premiers grands importateurs et fabricants. Les guerres d'Italie permirent au moins le début du développement d'une industrie nationale. Les guerres de religions l'a freiné, Henri IV l' encouragea, Colbert créa les grandes manufactures royales mais l'hémorragie créé par l'expulsion des protestants fut fatale à leur extension.
Sous le directoire, François de Neufchateau veut trouver des débouchés pour les manufactures nationales (Sèvres, les Gobelins, la Savonnerie...) Il organise une première exposition au château de Saint Cloud avec "des fêtes publiques pendant lesquelles les marchands de toute espèces, soit de Paris soit des contrées environnantes, débitaient leurs denrées sans être soumis à aucun frais".
Bien qu’éloignée de Paris cette exposition eut du succès et l'on récidiva en 1798 sur le champ de Mars ou soixante arcades furent construites pour 110 exposants
Cette fois ci l'exposition eut une résonance internationale (c'est à dire européenne).
Sous le consulat on organisa deux expositions en 1801 et 1802 dans la cour du Louvre
Sous l'Empire, en 1806, l'exposition est dans la cour des Invalides avec 1422 exposants.
Les expositions s'étaient jusqu'ici déroulée durant les " cinq jours complémentaires" chômés du calendrier républicain (fin septembre), Napoléon signe le 1er janvier 1806 le retour au calendrier grégorien et l'exposition dure presque tout le mois de septembre.
Sous Louis XVIII et Charles X trois expositions vont se tenir dans des salles du Louvre ( 1819, 1823, 1827)
Sous Louis Philippe on décida que les expositions auraient lieu tous les cinq ans au printemps (1834 à la Concorde, 1839 et 1844 aux Champs Elysées).
L’exposition de 1849 devait être universelle, les événements de 1848 en réduire l'ampleur mais elle eut pour visiteur Henry Cole qui organisera l'exposition anglaise de 1851.
Les premières expositions industrielles à l'étranger
La première exposition industrielle fut ouverte en 1756 et 1757 à Londres par la société pour l'avancement des Arts, des Manufactures et du Commerce. Cette exposition fut renouvelée et distribua à partir de 1761 des médailles pour le matériel agricole.
La première exposition industrielle sur le continent européen eut lieu à Prague (1) en 1791 et il est probable que c'est son retentissement qui convainquit Neufchateau d'organiser l'exposition de 1798.
Les expositions industrielles ont fleuri dans toute l'Europe:
1803 Exposition française à Gand inaugurée par le premier consul,
1808 Exposition nationale autrichienne à Trieste,
1820 Exposition Belge (Hollande et Belgique) à Gand,
1823 Stockholm,
1824 Deuxième exposition Belge à Tournai, Dresde,
1825 Exposition Belge à Harlem,
1826 Dresde
1827 Berlin, Munich, Madrid,
1828 Une exposition annuelle s'ouvre à Londres mais n'aura que peu de succès et elle fermera en 1833, Madrid,
1829 St Petersbourg, Dublin, Turin,
1830 Exposition Belge à Bruxelles,
1831 Moscou, Dresde, Madrid,
1832 Turin,
1833 St Petersbourg
1834 Berlin , Stockholm,
1835 Moscou, Bruxelles ( la Belgique est alors séparée de la Hollande), Vienne, Munich, Leipzig,
1837 Dresde,
1838 Klagenfurth, Turin,
1839 Lausanne, Vienne,
1840 Vienne, Stockholm, Dresde, Nuremberg,
1841 Bruxelles, Madrid,
1842 Berlin, Mayence, Vienne, Trieste,
1843 Moscou, Berne,
1844 Berlin (l'Allemagne est alors une union douanière de petits états: le Zollverein), Turin, Lisbonne, Florence, Lucques,
1845 Madrid, Vienne, Berne, Kazan,
1846 Génes,
1847 Bruxelles, Stockholm, Zurich,
1848 St Petersbourg, Gènes, Bruxelles
1849 Birmingham, Lisbonne
1850 Leipzig, Madrid, Barcelone, Dresde, Turin, Tiflis.
Elles atteignent l'Amérique en 1828 à New York et en 1846 à Washington.
La première exposition industrielle sur le continent européen eut lieu à Prague (1) en 1791 et il est probable que c'est son retentissement qui convainquit Neufchateau d'organiser l'exposition de 1798.
Les expositions industrielles ont fleuri dans toute l'Europe:
1803 Exposition française à Gand inaugurée par le premier consul,
1808 Exposition nationale autrichienne à Trieste,
1820 Exposition Belge (Hollande et Belgique) à Gand,
1823 Stockholm,
1824 Deuxième exposition Belge à Tournai, Dresde,
1825 Exposition Belge à Harlem,
1826 Dresde
1827 Berlin, Munich, Madrid,
1828 Une exposition annuelle s'ouvre à Londres mais n'aura que peu de succès et elle fermera en 1833, Madrid,
1829 St Petersbourg, Dublin, Turin,
1830 Exposition Belge à Bruxelles,
1831 Moscou, Dresde, Madrid,
1832 Turin,
1833 St Petersbourg
1834 Berlin , Stockholm,
1835 Moscou, Bruxelles ( la Belgique est alors séparée de la Hollande), Vienne, Munich, Leipzig,
1837 Dresde,
1838 Klagenfurth, Turin,
1839 Lausanne, Vienne,
1840 Vienne, Stockholm, Dresde, Nuremberg,
1841 Bruxelles, Madrid,
1842 Berlin, Mayence, Vienne, Trieste,
1843 Moscou, Berne,
1844 Berlin (l'Allemagne est alors une union douanière de petits états: le Zollverein), Turin, Lisbonne, Florence, Lucques,
1845 Madrid, Vienne, Berne, Kazan,
1846 Génes,
1847 Bruxelles, Stockholm, Zurich,
1848 St Petersbourg, Gènes, Bruxelles
1849 Birmingham, Lisbonne
1850 Leipzig, Madrid, Barcelone, Dresde, Turin, Tiflis.
Elles atteignent l'Amérique en 1828 à New York et en 1846 à Washington.
- Alors en Autriche Hongrie à l'occasion du couronnement de Léopold II, une exposition centennale eut lieu en 1891 pour commémorer l’événement.
La première exposition universelle de 1851 à Londres
Elle est fort bien décrite dans l'article de Wikipedia je voudrais surtout insister ici sur le regard que portent les journaux français de l'époque sur l'événement.
A l'époque l’Angleterre est la "perfide Albion", aussi ne faut il pas s'attendre à des commentaires élogieux de la part de la presse française.
Henri Cole organise une souscription et invite les architectes de tous les pays à proposer les plans d'un hall assez vaste pour contenir l'exposition. Contrairement à la majorité des concours d'architecture il ne s'agit pas de dessiner une façade mais bien de remplir un programme précis. Les français prétendent que le projet d'Hector Horeau est le meilleur, et c'est d'ailleurs l'avis du jury, mais c'est celui de Paxton qui fut adopté.
Le hall s'éleva au Sud de Hyde Park, une nef centrale de 33m de large avec deux ailes latérales de 20m avec des galeries, sur une longueur de 560m avec un "transept" aussi large que la nef , le tout entièrement en verre et fonte. Les français admirent tout de même la prouesse en décrivant les mesures impressionnantes du bâtiment: " Les gouttières ont une longueur de 54 km soit la distance de Paris à Etampes".
Un bâtiment annexe, au Nord-Ouest, contient les chaudières, la vapeur est distribuée dans le bâtiment principal par des tuyaux à la section britannique. Chaque machine ou groupe de machines a donc son moteur à vapeur particulier.
Le hall s'éleva au Sud de Hyde Park, une nef centrale de 33m de large avec deux ailes latérales de 20m avec des galeries, sur une longueur de 560m avec un "transept" aussi large que la nef , le tout entièrement en verre et fonte. Les français admirent tout de même la prouesse en décrivant les mesures impressionnantes du bâtiment: " Les gouttières ont une longueur de 54 km soit la distance de Paris à Etampes".
Un bâtiment annexe, au Nord-Ouest, contient les chaudières, la vapeur est distribuée dans le bâtiment principal par des tuyaux à la section britannique. Chaque machine ou groupe de machines a donc son moteur à vapeur particulier.
La moitié de l’exposition (toute la partie Ouest, soit 3 à 4 hectares) est réservée à l'Angleterre et à ses colonies. La France disposait de 8000 m² et se trouvait face à L'Angleterre de chaque coté du transept " dans l'attitude de deux rivales".
La section britannique est divisée en quatre classes: les matières premières, les machines, les produits manufacturés, les objets d'art.
Les pays lointains étaient bien représentées -surtout les colonies anglaises bien sur- avec parfois de mises en scène "folkloriques". On y voit l'Inde, Ceylan, , la Perse, la Chine,...
Les pays lointains étaient bien représentées -surtout les colonies anglaises bien sur- avec parfois de mises en scène "folkloriques". On y voit l'Inde, Ceylan, , la Perse, la Chine,...
Les journaux fustigent le manque de gout de Anglais et proclament bien haut la supériorité française en ce domaine.
"Si les anglais cherchent à nous emprunter le gout, ne pouvons nous de notre coté, chercher à puiser chez nos voisins de nombreuses améliorations à l'usage de nos fabriques.
Nos manufacturiers , nos ouvriers trouveront dans cette exposition solennelle l'occasion d'étudier les produits anglais et les mécaniques avec lesquelles on les obtient: le progrès devrait sortir naturellement de cette étude"
Le tiers des 2918 grandes médailles vont à des fabricants anglais, la France obtient 56 grandes médailles et 638 médailles ordinaires, plutôt dans le domaine artistique mais aussi dans celui des instruments de mesure.
L'exposition verra 6 millions de visiteurs et son bénéfice permettra de fonder au Sud de son terrain (Albertopolis) le South Kensington Museum (Victoria et Albert), le Science Museum et le Natural History Museum.
L’Amérique copiera l'exposition de Londres en 1853 à New York. L'exposition aura aussi son Crystal Palace et regroupera 4850 exposants de 23 pays, elle recevra 1 million de visiteurs mais présentera un bilan déficitaire.
L’Amérique copiera l'exposition de Londres en 1853 à New York. L'exposition aura aussi son Crystal Palace et regroupera 4850 exposants de 23 pays, elle recevra 1 million de visiteurs mais présentera un bilan déficitaire.
L'exposition universelle de 1855 à Paris
La guerre de Crimée compliqua un peu la préparation de l'exposition voulue par l'empereur.par décret du 8 mars 1853.
Article 1er. Une exposition universelle des produits agricoles et industriels s'ouvrira à paris dans le Plais de l'Industrie , au carré Marigny le 1er mai 1855 et sera close le 30 septembre de la même année.
Article 2. L'exposition quinquennale , qui devait s’ouvrir en 1854, sera réunie à L'Exposition Universelle.
Au contraire de l'exposition de Londres, dont la conception fut remarquable, on va improviser.
Au contraire de l'exposition de Londres, dont la conception fut remarquable, on va improviser.
Un palais permanent d'exposition était prévu un peu avant la décision de cette exposition et on va le réaliser.
Le Palais de l'Industrie et des Beaux Arts de Victor Viel mesurait 234 mètres de long avec une nef principale de 47 m de large et deux bas cotés de 25m .Au contraire du Crystal palace, la nef en fonte était dissimulée derrière une façade de pierre de taille dont la principale décoration était la porte monumentale couronnée par le groupe "la France distribuant des couronnes au commerce et à l'industrie."
Le palais était trop petit pour l'exposition aussi construisit t'on le long des quais une galerie de 1200 m et 29m de largeur. La rotonde d'un panorama se trouvait entre les deux édifices et elle fut traversée par une galerie de raccordement. Le tout offre une surface de 89 000 m2 alors que le Crystal palace offrait 86 000 m².
A l'inauguration le 15 mai 1855, rien n'est vraiment prêt. Le bâtiment annexe ne sera ouvert que 15 jours plus tard et la galerie de raccordement un mois après.
La palais abritait les innovations techniques et artisanales, il servait aussi de cadre aux cérémonies. Dans l'axe principal furent placés les objets de grande dimensions : fontaines statues colossales, bronzes d'art, buffets d’orgue, phares, glaces,... La France occupait toute la partie droite du palais.
Le panorama contenait les produits des manufactures impériales et les diamants de la couronne.
L'annexe présentait sur 450 m les machines mobiles, 7 chaudières installées en bout du bâtiment fournissaient l'énergie à un moteur qui actionnaient un arbre de couche au plafond du hall pour l'entrainement des machines par l'intermédiaire de courroies. On trouvait des locomotives, des bateaux à vapeur, marteaux à vapeur,machines à peigner la laine, à tordre le fil, battre le grain, extraire le charbon, fabriquer le chocolat, tout cela en action et donc fort bruyant. L'annexe présentait ensuite sur deux niveaux les matières premières, les produits chimiques, les machines fixes et les produits minéraux. On y voyait surtout les produits des mines de charbon et de la métallurgie Européenne. Anzin présentait une mine en miniature avec de "vrais" mineurs à l'ouvrage; les produits des colonies , en particulier de l'Algérie, n'étaient pas oubliés.
L'économie sociale avait une petite place avec la "galerie de l'économie domestique" qui groupait " des objets de prix modeste utiles aux classes laborieuses" Malheureusement elle ne fut ouverte que le 15 septembre.
La nouveauté par rapport à Londres est l'existence d'une exposition des Beaux Arts du XIX e siècle qui se tient avenue Montaigne dans un bâtiment conçu par Lefuel de 156 m de long sur 72 m de large avec un bas coté rue Marbeuf de 21 m de large pour les sculptures
Il y aura près de 5000 œuvres et Baudelaire en fera la critique. Les "chers maîtres" - dont les tableaux sont alors au Luxembourg et qui vont connaitre au XX e siècle un long purgatoire jusqu'à l'ouverture du musée d'Orsay - sont bien représentés: Horace Vernet, Descamps, Gérome, Meissonnier, Troyon, Cogniet,... On y voit aussi les œuvres "classiques" de Delacroix et d' Ingres, les œuvres réalistes de Courbet (celui ci mécontent du refus d'exposer son "atelier" fera bâtir un pavillon à coté du palais pour montrer le tableau) et de Millet, la nouvelle école du paysage, représentée par Daubigny, et les statues de Bartholdi.
Il y avait aussi une exposition horticole, des essais de machines agricoles à Trappes, un concours agricole et des essais d'appareils de plongeurs et d'appareils de sauvetage dans la Seine.
L'exposition aura 5 millions de visiteurs; le 15 novembre à la cérémonie de clôture l'Empereur remit 11 000 récompenses.
Le Palais de l'Industrie et des Beaux Arts de Victor Viel mesurait 234 mètres de long avec une nef principale de 47 m de large et deux bas cotés de 25m .Au contraire du Crystal palace, la nef en fonte était dissimulée derrière une façade de pierre de taille dont la principale décoration était la porte monumentale couronnée par le groupe "la France distribuant des couronnes au commerce et à l'industrie."
Le palais était trop petit pour l'exposition aussi construisit t'on le long des quais une galerie de 1200 m et 29m de largeur. La rotonde d'un panorama se trouvait entre les deux édifices et elle fut traversée par une galerie de raccordement. Le tout offre une surface de 89 000 m2 alors que le Crystal palace offrait 86 000 m².
A l'inauguration le 15 mai 1855, rien n'est vraiment prêt. Le bâtiment annexe ne sera ouvert que 15 jours plus tard et la galerie de raccordement un mois après.
La palais abritait les innovations techniques et artisanales, il servait aussi de cadre aux cérémonies. Dans l'axe principal furent placés les objets de grande dimensions : fontaines statues colossales, bronzes d'art, buffets d’orgue, phares, glaces,... La France occupait toute la partie droite du palais.
Le panorama contenait les produits des manufactures impériales et les diamants de la couronne.
L'annexe présentait sur 450 m les machines mobiles, 7 chaudières installées en bout du bâtiment fournissaient l'énergie à un moteur qui actionnaient un arbre de couche au plafond du hall pour l'entrainement des machines par l'intermédiaire de courroies. On trouvait des locomotives, des bateaux à vapeur, marteaux à vapeur,machines à peigner la laine, à tordre le fil, battre le grain, extraire le charbon, fabriquer le chocolat, tout cela en action et donc fort bruyant. L'annexe présentait ensuite sur deux niveaux les matières premières, les produits chimiques, les machines fixes et les produits minéraux. On y voyait surtout les produits des mines de charbon et de la métallurgie Européenne. Anzin présentait une mine en miniature avec de "vrais" mineurs à l'ouvrage; les produits des colonies , en particulier de l'Algérie, n'étaient pas oubliés.
L'économie sociale avait une petite place avec la "galerie de l'économie domestique" qui groupait " des objets de prix modeste utiles aux classes laborieuses" Malheureusement elle ne fut ouverte que le 15 septembre.
La nouveauté par rapport à Londres est l'existence d'une exposition des Beaux Arts du XIX e siècle qui se tient avenue Montaigne dans un bâtiment conçu par Lefuel de 156 m de long sur 72 m de large avec un bas coté rue Marbeuf de 21 m de large pour les sculptures
Il y aura près de 5000 œuvres et Baudelaire en fera la critique. Les "chers maîtres" - dont les tableaux sont alors au Luxembourg et qui vont connaitre au XX e siècle un long purgatoire jusqu'à l'ouverture du musée d'Orsay - sont bien représentés: Horace Vernet, Descamps, Gérome, Meissonnier, Troyon, Cogniet,... On y voit aussi les œuvres "classiques" de Delacroix et d' Ingres, les œuvres réalistes de Courbet (celui ci mécontent du refus d'exposer son "atelier" fera bâtir un pavillon à coté du palais pour montrer le tableau) et de Millet, la nouvelle école du paysage, représentée par Daubigny, et les statues de Bartholdi.
Il y avait aussi une exposition horticole, des essais de machines agricoles à Trappes, un concours agricole et des essais d'appareils de plongeurs et d'appareils de sauvetage dans la Seine.
L'exposition aura 5 millions de visiteurs; le 15 novembre à la cérémonie de clôture l'Empereur remit 11 000 récompenses.
Sites et références
- The Illustrated London News
- L'Illustration
- Les expositions universelles. de Doncourt 1889
- Essai historique sur les expositions universelles de Paris. Demy 1907
- Histoire française des foires et des expositions universelles. Bouin Chanut 1980
- Les expositions universelles envisagées au point de vue de leurs résultats économiques. Gerault 1902
- Publications sur les expositions dans la bibliothèque du CNAM
- Les premières expositions industrielles et la photographie
- The Great Exhibition 1851
- The Crystal Palace. Berlyn, Fowler 1851 ( voir l'original ici)
- Le palais de cristal. Journal illustré de l'exposition de 1851
- Exposition universelle de 1851. Guide de l'étranger.
- Revue générale de l'exposition universelle de 1855
- Promenades dans l'exposition universelle de 1855
- Les beaux-arts à l'exposition de 1855. Maxime du Camp
- La peinture à l'exposition de 1855. Edmont et Jules de Goncourt
- L'exposition universelle de 1855. Ageorges
Description de la Great Exhibition of the Works of industry of all Nations de 1851 | ||
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Plan du RdC du programme du comité organisateur dont le Crystal palace sera une "simplification" 1. Machines en mouvement (anglaises). 2. Machines ( anglaises). 3. Sièges pour les visiteurs. 4. Rafraîchissements, restaurants. 5. Matières premières. 6. Objets manufacturés. 7. Sculptures et arts plastiques. 8. Petite Cour. 9. Rotonde. 10. Entrée principale et bureaux de la direction. 11. Autres entrées. 12. Route d’accès. 13 .Kensington Road 14. Route privée de la Reine. |
Coupes du projet d'Hector Horeau et du Crystal Palace Le dôme prévu sur le plan du comité d'organisation est supprimé mais le plan général est respecté avec deux grandes nefs qui forment une croix . Pour le Crystal Palace seul le transept a un toit voûté, il existe donc sur les toits presque plats une multitude de gouttières intermédiaires , chacune drainant deux ensembles de vitrages, l'eau s'écoule par les colonnes creuses. Les machines à vapeur qui animent une partie de l'exposition se trouvent dans un bâtiment séparé. |
Presse hydraulique du pont Britannia |
Il y avait quelques 100 000 objets. Le plus grand de tous était une presse hydraulique -inventée par Stephenson pour hisser les éléments du pont Britannia pesant plus de 1000 tonnes - suivi par un marteau-pilon géant. Il y avait des machines à calculer "qui pourraient mettre les employés de banque au chômage"; un "parapluie défensif" -toujours utile pour les gentlemen- et un couteau de chasseur avec quatre-vingts lames de Sheffield - pas vraiment utile -. L'une des galeries à l'étage avait des vitraux presque aussi brillamment colorés que l'étaient les tapis d'Axminster et les rubans de Coventry. Il y avait une presse capable d'imprimer 5000 exemplaires par heure de l'Illustrated London news et une machine pour l'impression et le pliage des enveloppes, des pianos à clavier rétractable -pratiques pour les plaisanciers-, et d'autres chargés de fioritures jusqu'au clavier. Il y avait une chaire reliée aux bancs d'église par des tubes en caoutchouc afin que les sourds puissent entendre et de l'encre "tangible" pour les aveugles pour produire des caractères en relief. La première machine à voter comptait les bulletins et possédait un système pour empêcher les bulletins multiples. La galerie principale était consacrée aux voitures hippomobiles parmi lesquels se trouvait un "omnibus funéraire" et à quelques vélocipèdes. Il y avait des presses d'imprimerie, des machines textiles et des machines agricoles. Il y avait des exemples de chaque type de moteur à vapeur, y compris des locomotives géantes ... Bref, ainsi que la reine l'a consigné dans son journal, il y avait «chaque invention concevable". Le Canada avait envoyé une pompe à incendie avec des panneaux peints représentant des scènes canadiennes, et un trophée de fourrures. L' Inde a contribué avec un trône imposant d'ivoire sculptée, un manteau brodé de perles, émeraudes et rubis, et un magnifique bât et des pièges pour l'éléphant d'un rajah. (L'éléphant naturalisé venait d'un musée Anglais.) L'exposition américaine s'ouvrait par un aigle énorme, ailes déployées, tenant une draperie de la bannière étoilée. Bien que l'idée générale de l'exposition fut la promotion de la paix dans le monde, on notait la présence des pistolets à répétition Colt figurants en bonne place à coté de la moissonneuse McCormick ou du télégraphe Bell. L'objet qui attirait le plus d'attention était une statue d'Hiram Powers représentant un esclave grec, en marbre blanc, dans une tente de velours rouge, car vêtu seulement de ses chaînes brisées. C'était, bien sûr, allégorique. La plus grande contribution étrangère était celle de la France. Elle exposait des tapisseries somptueuses, des porcelaine de Sèvres et des soieries de Lyon, des émaux de Limoges et des meubles. Contrairement aux expositions britanniques de la même classe, dont beaucoup manquaient cruellement de goût, l'impact visuel de l'exposition française était magnifique. Elle était complétée par des exemples des machines utilisées pour produire ces beaux objets. La France est un concurrent inquiétant sur les marchés ou la Grande-Bretagne se targue de sa supériorité, en particulier dans le textile. Les expositions russes ont été ouvertes avec retard, les bateaux ayant été bloqués par la glace dans la mer Baltique. Quand les objets sont arrivés, ils étaient sans pareil. Ils comprenaient d'énormes vases et des urnes en porcelaine et en malachite de deux fois la hauteur d'un homme, des fourrures, des traîneaux et des armures cosaques. Le Chili a envoyé une pépite d'or pesant 50 kg, la Suisse a envoyé des montres en or. Le Danemark exposait le premier piano à cadre en fonte moulée. On avait transporté, en l'enrichissant, l'exposition chinoise qui existait depuis quelques années dans un bâtiment près dHyde Park corner Au milieu de toutes ces merveilles, il y en a deux qui ont frappé l'imagination du public. Le premier était le célèbre diamant Koh-i-Noor. Il est censé être d'une valeur inestimable, mais la plupart des personnes ont été déçus, même si la foule se pressait pour le voir. Il était dans un coffre-fort comme un perroquet en cage, et les jours de fête, il était éclairé par une douzaine de petits becs de gaz, mais manquait de brillant (Ce n'est que quand il fut habilement taillé que sa beauté apparut. Il fait maintenant partie des joyaux de la Couronne.) L'autre était une collection de petits animaux en peluche disposés en tableaux fantaisistes - comme un ensemble de chatons prenant le thé, envoyé par l'Union douanière allemande. ( l'Allemagne était encore à cette époque une série de petits États.) - qui toucha le mauvais goût qui distingue le public britannique. N'oublions pas, pour terminer, de signaler la grande nouveauté des toilettes publiques de Jennings avec chasse d'eau accessibles moyennant un penny ( d'ou l'origine de l'expression "spend a penny") ( résumé essentiellement tiré de Learning Victorians) |
Quelques projets et objets fous des expositions
A l'exposition de l'an IX ( 1801) au Louvre on note "un modèle d'habit sans coutures apparentes pouvant devenir veste, redingote, manteau et pantalon, une machine pour préserver les navires des naufrages; une machine pour opérer des ascensions sans le secours du ballon"
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A l'exposition de 1855 on note ce projet de pont sur le Bosphore reliant Topkapi à la rive orientale. Un chemin de fer est bien sur prévu. | Hector Horeau n'est pas seulement l'architecte d'un projet de bâtiment pour l'exposition de 1851 mais aussi le promoteur d'un projet de tunnel sous la manche qu'il présente la même année. On voit sur la gravure les cheminées d'aération nécessaires à un tunnel ferroviaire traversé par des machines à vapeur. Un projet de tunnel par Thomé de Gamond recevra un début d’exécution en 1875 . | le photographotrope de Brunel, présenté à l'exposition de 1851, est l’ancêtre du polaroid. La plaque exposée tombe à plat en M, une coupe de mercure est disposée en N et chauffée par la lampe P . le minuteur Q donne 5 mm d'exposition de la plaque aux vapeurs de mercure. L'effet de la batterie E reste assez mystérieux : s'agit il d’accélérer le développement par électrodéposition ? Il est probable que le rédacteur de la revue "le palais de cristal" ( p 285) ne comprend pas vraiment la description qu'il propose.. |
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Le trombo-piano-forte a l'aspect du piano et le son de la trompette. Il est présenté en 1851 pour "donner aux instruments à vent la précision du piano" | L'"omnibus funéraire", combinant diligence et corbillard, de la très sérieuse compagnie de transport Shillibeer en 1851. On trouvait aussi la canne pour médecin avec seringue et tubes à essai incorporés, un corset avec système de dégrafage rapide en cas d'urgence. Un lit basculant pour prendre des bains froids... |
Le piano à clavier relevable n'était pas une invention folle. C'était un "piano de yacht" prenant moins de place qu'un piano droit. La maison française Aucher Frères en était la spécialiste , elle expose en 1851. Autre invention plûtot raisonnable: le canot en ciment armé "Ferciment" de Lambot. |